Quelle époque quand même ! Qu’il faille voir un Zemmour candidat à la présidentielle pour avoir une possibilité d’éviter une Le Pen au deuxième tour. Le même Eric Zemmour qui considère que « Marine Le Pen est de gauche, tous ses réflexes sont de gauche, elle est beaucoup plus de gauche que beaucoup de gens du PS » !
Au même moment où l’on voit un représentant de la nouvelle droite macronienne signifier — fut-ce de manière ironique — à la même Le Pen qu’elle est trop « molle » ou encore que la loi qu’il promeut a été faite « pour faire plaisir au Front National ».
Si cette situation et ces phrases ne sont pas le signe d’un grand n’importe quoi dans notre paysage politique, je ne sais pas ce qu’il nous faut pour nous en rendre compte. Or quand c’est le n’importe quoi qui règne, un n’importe qui peut sortir des urnes.
Il est temps de respirer un bon coup avant de se dire que l’échéance de 2022 c’est dans à peine plus d’un an. Et qu’en à peine plus d’un an on n’a pas beaucoup de marge de manœuvre pour éviter le grand n’importe quoi qui nous semble nous y attendre.
Commençons par nous entendre sur le fait que l’économie seule, le régalien seul, l’écologie seule, le travail seul, etc. ne font pas une politique. La politique c’est ce qui nous fait vivre ensemble ou ce qui nous fait ne plus vivre ensemble. Et comme on ne vit pas qu’avec l’argent, pas qu’avec des fonctions régaliennes assumées, pas qu’avec un climat qui revient dans le droit chemin, pas qu’avec la dignité retrouvée au travail, etc. la France a besoin d’un candidat qui ne soit pas candidat à un ministère (de l’économie, de l’intérieur, de l’écologie, du travail, etc.) mais qui soit candidat pour donner le “la” sur ce qu’on fait ensemble et pourquoi on le fait… ensemble !
Bassem Asseh 