Mon parcours

Bassem ASSEH, portrait élu, conseil municipal avril 2014Né au Liban en 1974, cinq mois avant le début de la guerre, j’ai quitté Beyrouth juste au lendemain de la fin de la guerre en octobre 1990. J’ai gardé de cette période de ma vie du Liban un fort intérêt pour la politique et une conscience accrue de l’importance d’un état fort capable de contrer certaines inclinations « naturelles » de l’être humain c’est-à-dire les défauts du laisser-faire.

Avec le recul c’est de cette époque déjà que date mon attachement aux valeurs de la gauche de l’échiquier politique (la République, la laïcité, la justice, le progrès). Cette proximité avec la gauche s’est affirmée depuis mon arrivée en France : je tiens à un volontarisme qui contraint l’ordre, perçu comme naturel, des choses en particulier lorsque ce dernier tend vers moins de justice et de son corolaire, l’égalité des chances.

Je me suis installé en France, à Lyon, en 1990 avec mes parents qui depuis sont retournés vivre au Liban parce que l’intégration est plus difficile quand on a 40 ans que quand on en a 16. J’ai fait le lycée et la classe préparatoire à Lyon puis l’Ecole de commerce à Grenoble où j’ai rencontré celle qui allait devenir ma femme et qui est (est-ce un hasard?) nantaise.

Installés à Paris durant 8 ans, j’ai travaillé 4 ans dans un grand cabinet de conseil américain puis 3 ans dans une instance professionnelle (celle des commissaires aux comptes). J’ai ensuite travaillé dans une start-up française durant 5 ans, un éditeur de logiciel open source que j’ai quitté pour un autre éditeur, anglo-saxon cette fois, dont je suis désormais le directeur pour la France.

Voilà pour le CV professionnel. Sur le plan personnel, mon épouse et mois avons décidé de nous installer à Nantes il y a sept ans. Nos jobs nous ont permis ce changement radical : elle retournait dans sa ville natale, mais elle allait vite changer de secteur d’activité et moi je troquais définitivement la Méditerranée de ma jeunesse contre l’Atlantique de l’âge adulte. Le choix de la ville de Nantes s’est fait sur des bases très rationnelles déclenchées par un coup de coeur : Nantes n’a rien à envier à une très grande ville sans les inconvénients de ces dernières, la qualité de vie et les dynamismes culturel et économique en sont des points visibles même quand on vit à Paris. De plus, la famille de ma femme y habite et c’est un avantage certain notamment pour l’équilibre de nos trois enfants. Un seul inconvénient : les vols directs Nantes – Beyrouth ne sont pas encore à l’ordre du jour 😉

Mon engagement politique formel est assez récent ! J’ai toujours été concerné et attiré par la politique, du fait de mon expérience libanaise probablement. Mais j’ai mis beaucoup de temps avant de m’engager concrètement, très certainement par manque de temps. J’ai pris ma carte au Parti socialiste durant deux ans, à Paris, en 2007, mais sans avoir le temps de militer. J’ai fini par la reprendre à nouveau au moment de la présidentielle de 2012. J’avais prévu de participer à fond, en tant que militant, à la campagne municipale parce que je considérais cette expérience comme nécessaire à une bonne connaissance de la ville, mais les choses se sont accélérées lorsqu’à l’automne dernier j’ai été invité par ma secrétaire de section à proposer ma candidature pour être sur la liste des municipales menée par Johanna Rolland. Ma candidature a été retenue probablement parce que j’ai un profil un peu atypique : nouveau au Parti socialiste, nouveau à Nantes et travaillant dans le secteur privé, ces trois caractéristiques pouvaient représenter un certain intérêt pour la liste d’union de la gauche. Johanna Rolland me dira plus tard que son intuition l’a incitée à se pencher sur mon cas, puis l’écho positif qu’a eu cette candidature auprès des quelques adhérents du Parti qui me connaissaient et les idées que j’exprimais sur ce blog (pour résumer : principes républicains et attention portée au sort des classes populaires) ont fait le reste. J’ai mené campagne avec l’enthousiasme des débutants, sans chercher nécessairement un rôle dans le futur exécutif : ma vie professionnelle est très prenante et j’ai des enfants en bas âge, ces deux activités remplissent déjà pas mal la vie d’un trentenaire de 2014. J’ai fait la campagne « à fond », l’auteur le croira ou non, sans arrières pensées et surtout parce que ce que je fais, je le fais de manières intègre et intégrale. Je n’ai appris que j’allais être adjoint qu’au surlendemain du deuxième tour de la municipale Nantaise. Cet épisode peut paraître un peu amélioré ou romancé, mais mes proches savent que c’est exactement comme ça que ça s’est passé et que, par conséquent, en politique les rencontres et surtout le travail bien fait ont un rôle crucial. Je dis cela en étant conscient du regard désenchanté que nos contemporains peuvent porter sur le monde politique, mais cette histoire est la preuve que les pratiques qui manquent de transparence ne sont pas une fatalité.

Johanna Rolland m’a demandé d’être son adjoint sur une thématique qui, a premier abord m’a surpris, celle du « dialogue citoyen ». J’imaginais que mon rôle dans l’exécutif serait plutôt en relation avec mon expérience professionnelle (le monde de l’entreprise, etc.). Or il s’avère au final que le nouveau Maire de Nantes a souhaité me confier un sujet très politique sur lequel elle fonde beaucoup d’espoir : celui de la participation des citoyens à la mise en oeuvre des projets pour la ville, pierre d’angle du renouvellement des pratiques.

Ce chantier est en réalité un état d’esprit qui existait déjà dans la façon dont cette ville était dirigée par les précédents exécutifs municipaux. Depuis 1989, autour de Jean-Marc Ayrault puis de Patrick Rimbert, le dialogue des pouvoirs publics avec les citoyens, la concertation et la coproduction des politiques publiques sont progressivement devenues une exigence de tous les jours pour la municipalité nantaise. Il s’agira pour moi de prolonger cela en allant plus loin, en veillant à l’efficacité de ses actions loin de toute démagogie, essentiellement au travers des actions de mes collègues adjoints thématiques et adjoints de quartiers.

Le dialogue des pouvoirs publics avec les citoyens et la co-construction des politiques publiques, à mes yeux, tirent profit de l’expertise des usagers des services publics et de l’espace public, c’est-à-dire ceux qui les vivent au quotidien et donc qui les connaissent le mieux. Ils bénéficient aussi de l’intelligence collective que la méthode délibérative et la concertation favorisent. Dans l’idéal, cet état d’esprit évite à la société un grand mal politique contemporain, celui de voir se creuser un fossé entre élus et électeurs. En effet le dialogue et la co-construction consolident la confiance entre les hommes et les femmes politiques d’une part et les citoyens actifs, gens ordinaires, d’autre part. Dialogue et co-construction, en mettant « tout le monde » autour de la table ou dans la même salle, contribuent aussi à la cohésion entre les différentes composantes de la société (tranches d’âges, catégories socioprofessionnelles, situations géographiques, etc.). Ces tenants (expertise d’usage et intelligence collective) du dialogue civique et ses aboutissants (cohésion sociale et confiance entre politique et citoyens) sont à mon sens des facteurs de succès de la construction d’une société capable de créer un bien commun et capable de progressions qui bénéficient au plus grand nombre au quotidien et sur le long terme.

PS 1 : si ce blog s’est longtemps appelé Malaxe. Il s’appelle désormais asseh.fr de manière plus classique. Le titre original était en référence à la chanson d’Alain Bashung du même nom, extraite de l’album Fantaisie militaire, dans laquelle je vois une belle allusion au processus de création (quelqu’en soit l’oeuvre).

PS 2 : les points de vue exprimés sur ce blog sont exclusivement miens

PS 3 : et pour en savoir plus, c’est par ici

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