Dans le paysage démocrate américain actuel, il y a un intellectuel qui mérite l’attention. Il s’appelle Ganesh Sitaraman. Professeur de droit, ancien étudiant d’Elisabeth Warren (troisième dans les sondages, derrière Biden et Sanders) auprès de qui il a fait ses études. Etudes où il s’est fait un ami qui n’est autre que Pete Buttigieg (quatrième dans les sondages, juste derrière Warren avec de bonnes chances de la doubler dans les deux premiers états qui voteront en février). Si « Mayor Pete » est centriste et n’a pas pris grand chose des idées de Sitaraman, Elisabeth Warren l’a quant à elle inclus dans son équipe de campagne et ils partagent une vision assez proche concernant notamment l’économie, le néolibéralisme et le rôle de l’état. [Plus sur ces 3 personnages ici]
Dans cet article 👇 paru dans The New Republic, Sitaraman analyse les 40 dernières années : la montée en puissance de l’idéologie néolibérale qui s’est imposée à gauche et à droite, son effondrement et son nécessaire remplacement.
L’article est remarquable parce qu’il aborde cette idéologie dans ses différentes facettes : économique, sociétale, etc. Si vous lisez l’anglais, prenez le temps de lire l’article, ça vaut largement le détour. C’est particulièrement intéressant de voir des auteurs américains, en théorie très à l’aise avec le communautarisme du fait de l’histoire du pays, se rendre compte du fait néfaste suivant : le néolibéralisme transforme les communauté en tribus. « Neoliberalism’s war on “society,” by pushing toward the privatization and marketization of everything, indirectly facilitates a retreat into tribalism ». [Ma traduction : « la guerre du néolibéralisme contre ‘la société’, en poussant vers la privatisation et la marchandisation de toute chose, facilite indirectement un repli vers le tribalisme »].