La démocratie, pour faire court, c’est la traduction en politiques publiques de la volonté populaire. Or les politiques publiques en matières économiques couvrent plusieurs domaines d’actions : la politique industrielle, la politique monétaire, la politique budgétaire, la politique commerciale, etc.
Petit à petit, nos décideurs ont réduit leurs marges de manœuvres dans chacun de ces domaines.
En matière commerciale, l’Union européenne a négocié ces dernières années un traité de libre échange avec le Canada (CETA). Ce traité, pour être effectif nécessite l’approbation des parlements nationaux. Et le nôtre commence son processus d’approbation ce 17 juillet.
Je ne cultive pas un principe fondamental d’opposition aux traités de libre-échange, loin de là ! Seulement je pense qu’il n’y a de liberté effective qu’entre parties à peu près équivalentes. Or autant nos économies européennes sont à peu près équivalentes entre elles, autant l’économie européenne est différente des économies d’autres régions du monde — les Etats-Unis, le Canada ou encore l’Amérique latine à titre d’exemples. Nos modèles de développement — dans le domaine agricole par exemple ou dans les relations juridiques entre états et entreprises — sont différents, parfois même très différents. Il ne s’agit évidemment pas de fermer nos frontières ce qui serait une aberration, il s’agit de garder la main — démocratiquement — sur la degré d’ouverture selon les champs concernés.
C’est pour cette raison que j’ai signé cette tribune avec 74 autres élus locaux de notre région. Nous y appelons les parlementaires français à ne pas ratifier le CETA. J’espère que nous serons entendus par les représentants du peuple français.
Le texte de la tribune est disponible sur le blog d’Eric Thouzeau ici.
Bassem Asseh 