Son succès vient principalement du fait qu’il a su dégager l’image de celui qui est capable de maîtriser les événements, de maîtriser son destin et celui de la France.
Le premier couac était la façon dont il a géré l’affaire Benalla, finalement avec peu de maîtrise et plutôt en mode dérapage. Puis sont arrivés les départs de Hulot et Collomb où, clairement, Macron n’a rien maîtrisé du tout et s’est fait dicter les conditions du départ par ses ministres sortants.
Désormais nous sommes dans la phase de l’après-échec que constituent les deux démissions ministérielles. Alors soit il montrait qu’il maîtrisait encore les événements en prenant une décision juste et rapide en mode « l’homme que rien n’arrête », soit il passait en monde « je prends mon temps ». Il a opté pour cette deuxième option. Pour ses sympathisants il dégage ainsi un sentiment de maîtrise du temps. Pour ses opposants, il montre son impréparation et quelque part la faiblesse de la structure politique sur laquelle il assoit son règne. Que retiendront les Français, nous le verrons dans quelques semaines.
En revanche, là où la mécanique se grippe réellement — et là ce n’est plus une question de représentation ou de sentiment — c’est lorsque le « surdoué » qui a surpris tout le monde en gagnant en 2017 se retrouve obligé d’aller chercher des personnalités aussi peu connues qu’une Juliette Méadel pour entrer dans son gouvernement après avoir essuyé moult refus de ce qui reste de personnalités socialistes ! Méadel dont le seul fait d’armes reste une trahison d’arrière boutique lors d’un sombre congrès socialiste de l’ère Hollande…
Que le candidat qui a raflé la mise en 2017 au nez et à la barbe des compétiteurs les mieux ancrés prouvant ainsi qu’il maîtrisait son destin, que ce candidat en soit à aller chercher de tels profils, ça donne une idée assez précise de l’état de la mécanique macronienne.
Et comme jusqu’ici les bénéficiaires de l’échec progressif de Macron ne sont pas des plus rassurants, il devient de plus en plus urgent que, à gauche, une solution « populaire » émerge enfin !
Bassem Asseh 