Le sans-frontièrisme est une sorte d’idéologie qui appelle à supprimer les frontières. En voilà une application dans le domaine du numérique 🙂
Plus sérieusement on a tendance, moi le premier, à définir le néolibéralisme comme le règne des entreprises globales qui n’ont pas de nationalité, donc ne seront pas soumises aux lois démocratiques issues de la souveraineté populaire. Par exemple elles ne se soumettent pas aux règles fiscales d’un état-nation. On leur reproche aussi d’avoir une position de quasi-oligopole au point d’être capable de fausser les règles mêmes qui font le libéralisme : celle de l’offre et de la demande, celles du marché dont elles se réclament tant. Par exemple un Google ou un Facebook en situation de quasi-monopole s’agissant de la publicité en ligne.
Or que voit-on dans le cas décrit ici ? Un état — les Etats-Unis — qui prend l’initiative d’imposer ses règles juridiques et la capacité d’intervention de ses propres forces de l’ordre partout dans le monde au travers de l’accès aux données des clients des dites entreprises globales. Elles se révèlent alors globales sur un certain plan — l’accès aux marchés, l’application des règles fiscales suprnationales, etc. — mais très américaines s’agissant du reste — les emplois, les bénéfices, et désormais la soumission aux lois et aux forces de l’ordre américaines, etc.
La France seule ne saura pas faire face à un tel dysfonctionnement. Voyons si l’Europe saura sortir du dogme néolibérale sur ce coup et il y a des indices favorables à cet espoir — ça se résume en 4 lettres : RGPD.