Veille du premier tour des legislatives 2017

On nous annonce une vague historique de députés macroniens dont la principale caractéristique semble être leur appartenance au monde de l’entreprise. Sur ce front-là, je devrais en être ravi étant moi-même issu de ce monde là et toujours en exercice malgré la complexité (pour dire le moins) que constitue le cumul d’un mandat électif avec un emploi à plein temps.
Je devrais en être ravi et pourtant je ne le suis pas. Non pas que je sois un vieux grincheux jamais d’accord avec quoi que ce soit. D’abord je ne suis pas vieux ☺️. Ensuite je ne suis pas toujours grincheux, il m’est arrivé de dire du bien de Macron avant et même depuis son élection, et même à une époque où certains de ses candidats et supporters n’avaient probablement même pas encore entendu son nom.
Je devrais être ravi et pourtant je ne le suis pas. Je ne le suis pas parce qu’une personne n’est pas politique en raison de son seul CV mais en raison d’abord des idées qui composent son identité politique. Or dans le cas de ceux que je croise, parmi les candidats macronistes (parce que je ne veux pas généraliser non plus hein…), je ne vois pas d’identité politique claire. Et quand j’en vois une, elle est du genre vague et floue, au moins autant que celle que je déteste depuis toujours au PS, celle qui revient à porter haut l’oriflamme d’un pragmatisme qui est l’autre nom d’un simple accompagnement du marché dans quelque domaine que ce soit. Oui le pragmatisme c’est nécessaire mais ce n’est clairement pas suffisant. La politique c’est une volonté de changer les conditions d’existence dans tout un tas de domaines et de directions possibles, des bonnes et des mauvaises d’ailleurs.
On nous annonce donc une vague historique de députés pragmatiques. Voyons ce que ça donnera mais en attendant, si dans ton coin tu as des candidats que tu as déjà expérimenté, qu’ils ont une « colonne vertébrale » politique qui te convient, peut être est-ce le moment de te dire que la politique c’est une question d’idées politiques, d’horizon à construire pour le pays, et pas juste une question de pragmatisme ou d’expérience dans le monde l’entreprise