Réflexions nocturnes après le premier tour d’une campagne folle

Première chose certaine ce soir : une moitié de la France ne se retrouve pas dans la France que dessine Emmanuel Macron et qui correspond bien aux attentes de l’autre moitié de nos concitoyens. Deuxième chose certaine : le Parti socialiste ne sait plus depuis belle lurette parler à la France des classes populaires, celles qui étaient historiquement rien de mois que sa raison d’être, celles qui aujourd’hui n’ont aucune possibilité de se sentir à l’aise avec la mondialisation. Troisième et dernière chose, aussi importante que les précédente si ce n’est plus : Macron a réussi un indéniable succès historique, celui d’hériter en un temps record d’un libéralisme social, en allant au-delà sur sa droite, créant les conditions d’un consensus au centre, victorieux pour la première fois depuis la fin de la Troisième force (fin des années 1950).

Sans états d’âme, je voterai contre Marine Le Pen dans 15 jours en utilisant (que personne ne s’en offusque, c’est le principe même du scrutin en deux tours) le bulletin du jeune prodige qui, tout centriste libéral qu’il est, ne peut évidemment pas être comparé à la populiste réactionnaire et xénophobe qu’est Marine Le Pen. Parce que le soi-disant patriotisme de la famille Le Pen a un fondement ethnique contraire à ce qui a fait la France, notre patrie, depuis plus de deux cents ans.

En attendant, je suis ravi que ma ville donne un score à la famille Le Pen trois fois inférieur ici que dans le reste du pays (7%). Ravi aussi que les Nantais soient toujours majoritairement à gauche (en comptant les votes de Mélenchon, de Hamon et la moitié de ceux de Macron, 51%). Ravi aussi que Nantes maintienne la droite filloniste dans un score ridiculement bas (20%).

Bref, rarement époque aura été aussi stimulante que celle qui nous attend. Non pas pour refaire les fautes majeures de nos prédécesseurs après le fameux « 21 avril ». Mais pour analyser l’état des forces sur le terrain (Mélenchon a montré que d’autres positions sont possibles, et pas que les siennes) et préparer l’alternance qui est co-naturelle à la démocratie (parce que les amis macronistes eux-mêmes reconnaîtraient, je pense, que laisser le rôle d’opposant en chef à la famille Le Pen serait une faute majeure).

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