Le 21 novembre vers 22h00, les militants socialistes de la ville de Nantes ont approuvé la liste proposée par Johanna Rolland en vue de l’élection municipale de mars 2014. C’est quelques heures auparavant, le 19 novembre, que j’avais appris que ma candidature était retenue par la chef de file des socialistes nantais.
J’ai eu l’occasion le soir même de dire ma joie de la confiance que la tête de liste et les militants m’ont accordée en me plaçant en dixième place sur une liste de 38 candidats. Cette première liste sera complétée à terme par 27 autres personnes issues de la société civile et les alliés locaux du Parti socialiste pour atteindre une liste définitive de 65 candidats, nombre de sièges au conseil municipal de la ville de Nantes, sixième ville de France avec ses 300 000 habitants (600 000 avec les communes de l’agglomération composant Nantes Métropole). Cette liste allie l’expérience au renouvellement (il y avait déjà eu 50% de renouvellement en 2008, pour 2014 Johanna Rolland propose 30% de nouveaux parmi les 38, 2 nouveaux parmi les 10 premiers, Benjamin Mauduit et moi-même). Cette liste n’inclut pas de députés de manière à mettre en oeuvre jusqu’au bout de sa logique le discours sur le non-cumul et de renouvellement des pratiques politiques. Cette liste incarne le nouveau cycle qui s’ouvre pour Nantes et l’agglomération nantaise.
C’est au printemps 2013 que j’ai rencontré pour la première fois Johanna Rolland, première adjointe du Maire de Nantes, Patrick Rimbert lui-même premier adjoint de Jean-Marc Ayrault jusqu’en juin 2012. Ce soir-là, Johanna Rolland participait à l’assemblée générale de ma section du Parti socialiste où elle présentait sa vision de la campagne à venir et du mandat qui s’en suivra si les Nantais renouvellent leur confiance à la majorité de gauche dirigeant la ville depuis 1989. J’ai très vite été séduit par la personnalité politique que je découvrais ce soir du 12 juin dernier. Son discours me semblait sortir des propos convenus qui sont habituellement de rigueur en pareille circonstance. Elle a exprimé une certitude et une sérénité qui parfois font défaut à gauche :
On n’est pas là pour moraliser ou culpabiliser, mais pour émanciper et assurer la justice sociale.
C’est cette sensibilité-là que j’avais notée chez elle, lorsque plutôt durant le printemps 2013, j’avais assisté aux réunions de bilan de mandat : elle évoquait les mesures prises et quasiment à chaque fois, elle soulignait en conclusion la dimension sociale de la mesure mise en oeuvre. C’est cette facette sociale qui fait, pour moi, toute la spécificité d’une politique publique socialiste. L’extension des droits individuels est une bonne chose et la gauche a toujours travaillé dans ce sens, mais la consolidation des droits collectifs, la justice sociale, est la caractéristique première d’une politique socialiste.
En septembre 2013, Johanna Rolland a accordé une longue interview à un blog local. C’est un entretien comme on aimerait en voir plus souvent, mais qui, malheureusement, sont de plus en plus l’apanage de médias libres, tels les blogs, non soumis aux contraintes du « temps de cerveau disponible » tel que les conçoivent, avec le peu de succès que l’on sait, les professionnels des médias grand public. J’avais noté dans un billet du mois de septembre plusieurs éléments marquants de cet entretien. Je n’en reprendrais ici qu’un seul qui est pour moi le point d’ancrage de la politique à laquelle j’adhère et à partir duquel tout le reste découle…
Pour l’actuelle première adjointe du Maire de Nantes, les valeurs qui caractérisent la gauche sont :
l’égalité et la justice sociale.
Et elle conclut l’entretien en mettant en exergue les principes républicains :
Cette question des valeurs [républicaines] est un vrai sujet politique aujourd’hui. Qu’est-ce qu’on fait de ces valeurs ? Comment fait-on pour qu’elles soient présentes dans la vie quotidienne, vécues et ressenties dans le concret des gens ? [… Pour y parvenir, il faut retranscrire] un idéal [et] des valeurs, dans quelque chose qui, au quotidien, fait que ça change la vie de la famille, la vie des gamins.
On voit ici sa volonté de maintenir un
contact direct entre notre cap politique et la vie quotidienne des citoyens
comme elle le soulignait lors d’une réunion le 12 septembre dernier. C’est dans cette logique qu’elle inscrit sa campagne et son futur mandat si les Nantais adhèrent à cette façon de faire. Elle souhaite :
[…] faire en sorte que l’action politique parle aux classes populaires. [C’est cela] la logique collaborative et participative [1. 130 auditions déjà faites, 170 à venir] [qui sera la] marque de fabrique de la campagne et de l’après-campagne. Ce n’est pas une démocratie de salon ni du populisme. C’est une volonté de créer du sens commun.
Il est probable que dans les propos que je retiens des discours de Johanna Rolland, je souligne les points qui me parlent le plus. Il y a donc certainement une part de subjectivité dans ce que je rapporte ci-dessus. Néanmoins, j’adhère à la logique d’ensemble qui en ressort, car il se trouve que ce sont ces éléments qui justifient tout mon engagement en politique. Je suis un père de famille travaillant dans un secteur fortement compétitif et mondialisé avec un emploi du temps extrêmement chargé, mais je ne peux qu’adhérer à un tel cap et malgré mes contraintes personnelles et professionnelles, je souhaite ardemment participer à l’établissement d’un tel horizon commun qui est pour moi le seul levier dont nous disposons pour vaincre les séparatismes sociaux et culturels qui caractérisent nos sociétés contemporaines.
Félicitations Bassem ! Grosse bises, et mes hommages à madame.
Merci Matthieu
Fais nous signe si tu repasses dans le coin