Il semble que les chefs d’état de l’Union européenne aient trouvé un compromis pour le budget européen : pour la période 2014-2020, on serait à 960 Milliards d’€, soit le montant demandé par Von Rompuy.
Concernant les exigences des uns et des autres durant la négociation finale, on peut lire ici (960 Mds € réclamés par Hollande) ou là (960 Mds € réclamés par les Cameron/Merkel) des chiffres qui ne concordent pas toujours.
Il est donc difficile là, maintenant, tout de suite, de savoir si François Hollande, qui réclamait beaucoup, a perdu face à Cameron, qui réclamait une réduction du budget (parce que moins rime avec bien pour tout libéral qui se respecte).
Il faudrait se détendre un peu, respirer un bon coup, et attendre quelques heures ou jours pour connaître le détail de l’accord pour le mettre en relation avec les grands principes énoncés par François Hollande le 5 février devant le parlement Européen réuni à Strasbourg et que je reprnds ici (Extrait du discours du Président de la République au Parlement européen le 5 février) :
[…] ma position elle s’énonce simplement : faire des économies, oui, affaiblir l’économie, non, et dès lors, notre position, celle de la France, se décline en quatre principes.
Premier principe, un niveau de dépenses qui préserve les politiques communes, d’abord la politique de cohésion, qui finance les investissements indispensables, non pas seulement pour les pays bénéficiaires, mais pour l’ensemble de l’Europe, qui y tire avantage en termes de croissance. La politique commune, c’est la politique agricole, qui permet de renforcer une industrie agroalimentaire, précieuse, pour l’Union européenne, mais qui doit aussi respecter l’environnement, et c’est pourquoi les aides directes et le développement rural sont complémentaires […].
Mon deuxième principe, c’est que le budget, le cadre financier qui doit être proposé, doit prolonger le pacte de croissance adopté en juin dernier, ce qui suppose d’augmenter les moyens prévus pour l’innovation, les infrastructures, les nouvelles énergies […].
Mon troisième principe, c’est que le budget doit soutenir les Européens les plus fragiles, et les plus exposés à la crise. D’où l’enjeu du programme d’aide aux plus démunis […], de ce fonds d’ajustement à la mondialisation […], de la place du fonds social européen dans les programmes régionaux, et enfin de l’enjeu de l’emploi des jeunes qui doit devenir un véritable programme européen […].
Enfin, le dernier principe que je défendrai dans la négociation qui s’ouvre, c’est un système de ressources qui soit plus juste et plus lisible. Dans l’immédiat, le montant des chèques et des rabais doit cesser d’augmenter, mais pour l’avenir, de véritables ressources propres seront indispensables, sinon c’est la construction européenne qui se trouvera remise en cause.
Telle est la position de la France, je ne suis pas sûr qu’elle soit éloignée des aspirations du Parlement européen. Un compromis est possible, mais il doit être raisonnable, et il va falloir raisonner ceux qui veulent amputer le budget européen au-delà de ce qu’il est possible d’accepter. Car, je le dis ici, il ne servirait à rien de négocier un accord entre chefs d’Etat et chefs de gouvernement, s’il ne devait pas être suivi par un vote conforme de votre Assemblée.
Pou rappel, les grands postes budgétaires des dernières années (merci Le Monde) :
Le calme est nécessaire d’autant plus que le Parlement européen semble refuser d’accepter « en l’état » le budget pluriannuel : D’après les chefs des quatre principaux groupes politiques du Parlement européen (PPE, socialistes, libéraux & écologistes), « cet accord ne renforcera pas la compétitivité de l’économie européenne. Au contraire, il ne fera que l’affaiblir. Ce n’est pas dans l’intérêt des citoyens européens ».