[Ma déclaration de candidature à la fonction de premier secrétaire fédération du Parti socialiste en Loire-Atlantique prononcé devant les militants rassemblés le 19 février]
« Chères camarades, chers camarades,
Nous entrons dans la phase active de notre 78ème Congrès qui se déroulera à Aubervilliers les 7 et 8 avril 2018. Ce congrès doit être celui du renouveau, du renouvellement des pratiques, des idées ainsi que des femmes et des hommes qui animent notre parti.
- Il est vital que la période qui s’ouvre avec ce Congrès nous permette de redevenir un parti porteur d’espoir, à même de s’assumer comme parti de gouvernement :
promoteur de la valeur travail, du salariat et de l’économie productive, de l’égalité et de la justice sociale ; - porteur des promesses des transitions contemporaines (écologique, numérique, démographique) ;
- respectueux de la démocratie ainsi que des libertés individuelles et collectives dans un cadre républicain affirmé.
Force est de constater que le quinquennat écoulé aura été, pour nous socialistes, synonyme d’enchaînements de défaites électorales, de perte de notre électorat et de nos militants. Alors que nous étions majoritaires et influents à tous les niveaux en 2012, nous n’avons fait qu’enregistrer recul sur recul, tant sur un plan électoral que dans l’opinion publique, au profit d’une montée du centre droit et d’une poussée de l’extrême-droite, synonyme de rejet et de divisions au sein de la société.
Les raisons sont multiples :
- une situation économique peu porteuse ;
- des errements répétés dans la communication de l’exécutif qui ont renforcé le caractère inaudible de nos orientations et actions ;
- un brouillage autour des valeurs fondamentales de la gauche à travers le vote de lois telles la loi « Travail » ou la loi sur l’extension de la déchéance de nationalité ;
- un fonctionnement interne du parti trop centralisé et manquant d’air, de respirations et surtout d’influence sur l’exécutif. Il y a clairement eu une perte de sens à être militant de notre parti durant cette période
Cet éloignement d’avec le peuple au plan national s’est petit à petit matérialisé. Si le Parti socialiste en Loire-Atlantique a su maintenir sa représentation et son influence locale dans la plupart de nos collectivités, la désaffection des électeurs à notre égard, aux élections présidentielle et législatives, est criante. Inutile d’en rappeler les détails et les blessures encore béantes. Là aussi, les camarades, les sympathisants ou les citoyens ordinaires pointent un certain nombre de causes :
- un manque d’ouverture vers les citoyens et vers nos partenaires politiques, les syndicats ou le monde associatif ;
- une absence réelle de prise en compte de la parole militante, en provenance des sections et de la fédération, de la part de nos décideurs à l’échelle nationale ;
- un manque de lisibilité et de visibilité dans la communication du parti, et par ricochet de notre fédération
Face à ces constats, il nous faut poursuivre la démarche engagée par l’équipe fédérale sortante depuis septembre 2017 avec les « ateliers de la refondation » qui ont su remettre au cœur de nos travaux le débat entre nous et avec l’extérieur. Il nous faut re-bâtir un Parti socialiste qui soit :
- localement fort donc force de propositions,
- audible, avec un discours affirmé et fondé sur les principes et les valeurs de la gauche,
- et bien entendu en articulation et en cohérence avec l’orientation de la prochaine direction nationale.
Pour reconquérir une position centrale au cœur de la gauche, la feuille de route qui se dessine devra répondre à trois objectifs préalables à toute reconquête des esprits et des territoires :
- simplifier le fonctionnement fédéral et le rendre plus lisible et plus souple,
- rapprocher les sections et leurs militants de la fédération,
- afficher des priorités claires rassemblant autour d’un même objectif les militants, les sections et la fédération et pour donner un cadre à l’action des responsables fédéraux et des permanents.
Pour atteindre nos trois objectifs, notre feuille de route s’articulera autour de trois axes : donner du sens ; renforcer la fédération ; ouvrir le parti sur lui-même et sur l’extérieur.
Comme vous le savez tous, le chantier que je décris et qui nous attend est vaste, ardu et exaltant à la fois. Il faut transformer notre parti d’aujourd’hui en notre parti de demain. Sans tabous, sans aigreur, avec enthousiasme, volonté, énergie.
Ce combat doit être, pour nous tous, une source de motivation pour les prochaines années. Et c’est parce que je pense pouvoir incarner le renouveau dont nous avons besoin collectivement que je m’adresse à vous, chers camarades, pour vous annoncer que je présente ma candidature à la fonction de premier secrétaire fédéral. Une candidature et une feuille de route que je ne vais pas détailler ce soir devant vous : nous aurons l’occasion de se revoir pour travailler dessus. Je vais néanmoins en esquisser les grandes lignes, ça nous donnera matière à réflexions communes pour les prochaines semaines.
Alors comment donner du sens ?
- faire du Conseil fédéral un lieu d’expression militante, d’identification des enjeux nouveaux, de production de solutions nouvelles ;
- développer une culture de l’écrit qui prenne acte des positions adoptées collectivement (par la rédaction et diffusion de comptes rendus des conseils fédéraux, par communiqués etc.) ;
- adapter nos actions militantes (communication « papier » ou dématérialisée, collage, présence sur les réseaux sociaux, sur les marchés, etc.) pour éveiller l’intérêt des citoyens à l’égard de nos idées pour le territoire et pour le pays.
Comment renforcer la fédération ?
- développer la formation à la prise de parole ;
- débattre / former / informer : à l’échelle la mieux adaptée aux échéances et aux thématiques (groupes de travail thématiques, commune, communautés de communes, circonscription, département, etc.)
- adapter notre communication écrite ou orale pour « parler clair » aux citoyens et faire en sorte que chacun d’entre nous puisse s’approprier nos arguments ;
- faciliter les actions militantes de terrain en fournissant aux sections la capacité d’intervenir de manière décentralisée.
Comment ouvrir le parti sur lui-même et sur l’extérieur ?
- accompagner les nouveaux militants au niveau fédéral et au niveau des sections et favoriser l’accession aux responsabilités de profils nouveaux socialement, professionnellement et géographiquement (par tirage au sort éventuellement) ;
- veiller à la bonne représentation territoriale de manière effective (réunion du Bureau fédéral accessible aux membres via des outils de télétravail) ;
- décentraliser les réunions fédérales (Conseil fédéral, Fête de la Rose) et ouvrir à tous la possibilité de contribution aux débats au travers d’une plateforme numérique permanente ;
- démontrer notre capacité à créer le débat, en ayant recours à des ressources, compétences et expériences extérieures (universitaires, syndicalistes, acteurs culturels, militants associatifs, acteurs économiques, etc.) ;
- mettre en place l’antenne locale d’une fondation nationale (laboratoires d’idées, think tank) qui organisera des soirées régulières ouvertes à toutes et tous (militants, sympathisants, citoyens intéressés) pour débattre ou se former, autour de sujets renvoyant aux priorités politiques de la fédération.
Si vous faites le choix de me désigner pour cette fonction, j’incarnerai et je porterai, avec une équipe diversifiée, complémentaire et soudée, ce renouveau que nous appelons de nos vœux.
Quand on se présente à une élection comme animateur d’une équipe, il faut bien sûr parler des autres et laisser parler les autres. Mais il faut aussi parler de soi, dire qui l’on est, d’où l’on vient et où on veut aller, avec les militants et pour les militants.
L’ouverture sur la société ce ne sont pas seulement des paroles, ce sont d’abord des actes. Je me suis engagé en politique à l’âge de 14 ans avant même mon arrivée en France, je me suis engagé à nouveau en 2006 puis 2012 au Parti socialiste et depuis 2014 je garde une activité professionnelle tout en étant élu de la ville de Nantes. Il me tient très à coeur de démontrer, s’il le fallait, qu’il est possible, à condition d’efforts et de volonté, de combler le fossé entre société dite « civile » et engagement politique.
Je le dis, je le redis : la politique ce n’est pas un métier, premier secrétaire fédéral ce n’est pas un job. C’est un engagement ! On ne le fait ni pour l’argent, ni pour la gloire, ni pour passer le temps. On le fait par envie de construire avec les autres et pour les autres. Je le dis aussi : l’enjeu de ce congrès n’est pas uniquement de se dire des choses entre nous, entre militants. Il s’agit surtout de s’adresser aux citoyens, aux sympathisants, à la gauche toute entière dans ses différentes composantes.
Le renforcement de nos fondamentaux politiques ce ne sont pas seulement des paroles, ce sont d’abord des actes. Mes convictions politiques sont claires, elles sont fermes et je les assume publiquement, quel que soit le sens du vent ou des sondages, au travers de mon activité militante sur le terrain, notamment en périodes électorales, au travers de mes écrits et aussi au travers de mon mandat électif.
Si vous faites le choix de me désigner pour cette fonction de premier secrétaire fédéral, je fédérerai avec vous les énergies d’où qu’elles viennent. Nous le ferons collectivement pour retrouver le plaisir de militer et de militer ensemble, nous le ferons pour reconquérir les esprits et les territoires, nous le ferons pour renforcer le rôle pivot du Parti socialiste de Loire-Atlantique au sein de la gauche et dans la société.
Parce que le Parti socialiste ne peut exister sans vous, chers camarades, je m’engage à poursuivre la démarche qui a toujours été la mienne, tant au plan professionnel que dans mon engagement de militant et d’élu : comme nous avons commencé à le faire ces dernières semaines autour de l’appel « Être à la hauteur des enjeux », j’irai à votre rencontre pour construire l’avenir de notre fédération avec vous. L’adhésion ne peut se faire sans appropriation et vice-versa.
Je serai ainsi le candidat de l’union et du rassemblement des militants et des territoires. Le candidat du débat et du collectif. Le candidat de la reconquête et de l’ouverture sur l’extérieur. Un candidat, animant une équipe et portant un projet, un projet à la hauteur des enjeux !«
Good luck.
Je te souhaite bonne chance dans cette mission que tu te donnes. Comme le dit l’adage, je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrais pour que vous puissiez le dire.
À bientôt.
Merci Eric 😉
Je fais confiance à notre intelligence collective pour que nous puissions inverser une tendance négative à douter et ne plus croire au détriment d’un projet de renaissance et de reconquête portée par Bassem.
Réinventer le militantisme et (ré) enchanter la vie politique……
Philippe