La semaine nantaise s’est ouverte par une manifestation faisant suite à la regrettable mort de Rémi Fraisse et elle se conclut sur une manifestation équivalente prétendant rendre hommage au jeune homme mort lors d’un affrontement d’écologistes radicaux avec les forces de l’ordre. L’un et l’autre défilés se sont transformés en une confrontation avec les forces de l’ordre faisant des blessés dans les deux camps, des dégradations de biens privés et publics ainsi que quelques arrestations. Voilà pour l’histoire résumée brièvement, mais qu’en est-il du fond qui sous-tend ces événements ?
Le 22 février 2014, une manifestation anti-aéroport Notre Dame des Landes avait déjà dégénéré tournant à l’affrontement violent entre certains manifestants et les forces de l’ordre. Chacun craignait donc que la manifestation du 27 octobre, suite à la mort de Rémi Fraisse dans le Tarn, ne tourne mal elle aussi et ça n’a pas manqué. Une partie des 200 à 300 manifestants s’est transformée en fraction armée de cocktails molotov saccageant mobilier urbain et vitrines de commerces du centre-ville de Nantes. Le défilé, non autorisée, du 1er novembre était lui aussi à très haut risque : la préfecture de Loire-Atlantique ayant prévu les renforts nécessaires mais sans être en état d’interdire le défilé.
Ultra-gauche
Cette succession d’événements violents dans notre région doivent être l’occasion de rappeler ce qu’est cette mouvance connue sous le nom d’ « ultra-gauche » qui se mélange souvent avec les plus radicaux des militants écologistes. Ces derniers sont présents depuis plusieurs années sur la zone, au nord de Nantes, destinée à devenir l’Aéroport du grand ouest également connu sous le nom de Notre Dame des Landes ou de #NDDL sur les réseaux sociaux.
![[Merci à OR pour la photo]](https://3asseh.files.wordpress.com/2014/11/acab-nantes-27oct2014.jpg?w=1000)
Lundi 27 octobre, leurs slogans haineux vis-à-vis des forces de l’ordre se résumaient en ce fameux ACAB (« All cops are bastard« ) vu sur les vitrines dégradées et sur les réseaux sociaux (#ACAB). Le 1er novembre, la haine a muté en appel au meurtre puisqu’on a entendu la foule défilant dans les rues du centre-ville de Nantes crier comme un seul homme : « Un flic, une balle » comme le montre la video ci-dessous :
Comme le disait un ami cet après-midi sur son mur Facebook :
Il n’y a pas un micro-gramme de gauche dans « l’ultra-gauche ».
Un nouveau totalitarisme
La pensée totalitaire de l’ « ultra-gauche » est énoncée sur un ton péremptoire dans un premier ouvrage intitulée « L’insurrection qui vient » écrit sous le couvert d’un mystérieux « Comité invisible« . Un deuxième opus paraît ces jours-ci intitulé « A nos amis ». Evidemment on hésite entre le programme politique sérieux et le quasi-canular. En tout cas la mouvance a tout du mouvement sectaire niant tous droits à quiconque n’est pas dans le camp du Bien et du Vrai. Camp que le « comité » est évidemment seul à définir en « passant son temps à dégommer à peu près tous ceux qui pourraient être convaincus par un tel texte et à ironiser sur l’ensemble du monde militant » (J. Confavreux, Mediapart, 29/10/2014).
Voilà, en quelques minutes, dans cet extrait vidéo de l’émission Ce soir ou jamais du 31/10/2014, veille de la manifestation nantaise du 1er novembre, un « brillant » exposé de la pensée totalitaire qui anime les radicaux qui défilent sous couvert de défense de l’environnement :
La démocratie est notre bien commun le plus précieux
L’extrémisme de Mathieu Burnel est évidemment absent des propos d’un José Bové par exemple. Mais le raisonnement que ce dernier tient dans le quotidien Libération du 1er novembre donne raison au discours de Burnel. En effet, l’euro-député écologiste, en déconsidérant la démocratie représentative comme il le fait dans cet entretien, tend à justifier le recours à des moyens politiques non-démocratiques comme ceux explicitement évoqués à la fin de l’extrait ci-dessus par Burnel puisque Bové dit que « la démocratie représentative a un train de retard » et va même jusqu’à souligner « la faillite du système représentatif » ! A se demander par quoi Bové et les siens voudraient remplacer la démocratie libérale ?! …
Les élus, en particulier en période de crise, ont deux responsabilités :
- celle de ne pas décribiliser le système, la démocratie libérale, dont ils sont partie prenante et qui fait vivre nos sociétés, malgré toutes les difficultés quotidiennes de nos concitoyens, dans une paix et une prospérité qu’elles n’avaient jamais connues auparavant dans l’histoire de l’humanité et que tant de peuples soumis à des systèmes dictaoriaux nous envie à juste raison
- celle de faire en sorte que ce système, qui n’est évidemment pas idéal [1], soit en constante amélioration : la participation des citoyens au processus de prise de décision entre deux jalons électoraux est une modalité d’amélioration, la décence des comportements des élus en est une autre
[1] Churchill : « La démocratie est le pire système de gouvernement, à l’exception de tous les autres qui ont pu être expérimentés dans l’histoire. »