L’Insee publiait en octobre 2013 les moyennes trimestrielles du taux de chômage localisées par zone d’emploi. La brève note ci-dessous montre la façon dont Nantes se positionne, dans la durée, sur 10 ans, trimestre après trimestre, en comparaison avec les 9 autres grandes métropoles françaises.
Pour l’Insee la notion de zone d’emploi correspond à : « un espace géographique à l’intérieur duquel la plupart des actifs résident et travaillent, et dans lequel les établissements peuvent trouver l’essentiel de la main d’œuvre nécessaire pour occuper les emplois offerts. » Chacun constate que la réalité de l’entreprise et donc du travail est celle d’une zone d’emploi et pas celle d’une commune, car de plus en plus nous vivons dans des communes qui ne sont pas nécessairement celles où l’on travaille. C’est dans cette logique que les politiques publiques locales en termes d’emploi se jouent de plus en plus au niveau des agglomérations et de moins en moins au niveau des communes prises isolément.
Par goût de la provocation, je dirai que le taux de chômage est, en creux, un des indicateurs de dynamisme d’un territoire ! Evidemment ça peut paraître paradoxal de prendre un indicateur « négatif » (le chômage) pour évaluer le dynamisme d’un pays, d’une région ou d’une métropole. Mais si l’on considère que le travail doit contribuer à l’émancipation des citoyens alors on admettra que le taux de chômage est un frein à l’émancipation. Favoriser l’émancipation des citoyens c’est donc aussi agir sur le monde l’entreprise et sur le marché du travail pour que le taux de chômage soit le plus bas possible. Réduire le taux de chômage, revient à agir sur les deux parties de l’équation :
- l’employeur en l’attirant et le maintenant sur le territoire où se trouvent les employés potentiels au travers d’un ensemble d’actions favorisant l’attractivité du territoire
- l’employé en agissant sur son employabilité c’est-à-dire l’ensemble des facteurs qui le rende attrayant pour l’employeur dans la durée donc à l’embauche, mais aussi dans l’évolution de son rôle auprès d’un ou plusieurs employeurs
Si l’on prend les zones d’emploi des dix premières villes française, on constate que Nantes et son agglomération constituent la zone d’emploi la mieux placée parmi les villes équivalentes. J’ai pris à dessein les dix plus grandes zones d’emplois de manière à comparer Nantes à des agglomérations plus grandes qu’elle, mais aussi un peu peu plus petites rendant ainsi la comparaison réaliste. Ce constat est vrai trimestre après trimètre depuis dix ans ( du deuxième trimestre de 2003 au deuxième trimètre de 2013).
Bien évidemment, il ne s’agit pas de se contenter d’une telle bonne position relative, car chaque chômeur est un être humain qui rencontre des difficultés. Chaque chômeur est un citoyen que la collectivité se doit d’aider à surmonter ces difficultés. Il n’en reste pas moins que dans une situation économique difficile, la comparaison entre un territoire et un autre contribue à l’évaluation des politiques menées et éventuellement de les corriger et de les améliorer.
C’est ce que Johanna Rolland mettait en avant lors du débat entre les quatre principaux candidats sur Télénantes. A la question de la journaliste sur « votre priorité », la tête de liste du Parti socialiste pour l’élection municipale de mars 2014 répondait sans l’ombre d’un doute : « l’emploi, l’emploi, l’emploi […], car ça reste la première préoccupation des habitantes et des habitants de Nantes. Deux propositions : (1) 400 emplois d’avenir et emplois francs et (2) le partenariat avec le monde économique ».
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Source : Insee, extrait, moyennes trimestrielles du taux de chômage localisées par zone d’emploi