Cette image a été tweetée par le journaliste libanais Pierre Abi-Saab (très actif sur Twitter, il n’en connaît malheureusement pas la source : si son auteur nous lit, on sera tous ravi de lui rendre l’hommage dû à une telle création).
Je la trouve superbe, car elle résume parfaitement l’état d’esprit d’une partie de la jeunesse arabe.
On y voit une danseuse orientale (l’habit, le mouvement et les hanches sont typiques de cet art souvent caricaturé, parfois à raison, y compris par certaines de ses praticiennes). Elle est accompagnée d’une inscription en arabe : الرقص هو الحل (Al Raks Houwa Al Hall). Cela peut être traduit par : « La danse est la solution« .
En dessous de la danseuse, on verra deux épées entrecroisées. Elles rappellent furieusement celles qu’on trouve sur le logo de l’organisation des Frères Musulmans qui partage d’ailleurs avec cette image le même fond de couleur verte.
Jugez par vous-mêmes :
Le logo des Frères musulmans dispose une représentation figurative du Coran en haut entre les deux épées et en bas le premier mot du verset 8:60 du Coran : « Préparez votre force au sommet de votre puissance […] afin de semer la terreur dans le cœur de l’ennemi. »
Le dessin trouvé par Abi-Saab est une sacrée défiance aux islamistes, car il remplace le Coran par une danseuse et il remplace la devise d’inspiration coranique par une devise festive proposant au peuple une solution pleine d’hédonisme, alors que, dehors, la guerre civile gronde.
Quiconque ayant vécu dans sa jeunesse une période de tumultes semblables à celles que vivent certains pays arabes sait que la fête peut être une alternative, éphémère certes, égayant les sombres nuits guerrières : la boule à facettes comme antidote aux boulets de canon.
Tout ça me fait penser à l’album de Mashrou Leila qui sort le 28 août et qui s’intitule Raasuk ainsi qu’à un morceau du précédent album qui s’appelle Raaset Leïla sur laquelle je t’invite à danser de ce pas…
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Bassem Asseh 