République sociale, république de la non-reproduction sociale

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A l’automne dernier, je publiais une tribune dans Slate où j’appelais de mes voeux une nouvelle ambition pour la gauche. Une utopie à réactiver. Celle mettant l’accent sur la capacité des citoyens de sortir de leur héritage social. Ce processus, qu’on l’appelle non-reproduction, mobilité ou encore ascenseur social, devrait être une ambition pour toute la gauche et en particulier pour tous ceux qui se réclament de la république. Cette république dont la dimension sociale est rappelée dès l’article premier de notre loi fondamentale.

Car cette dimension sociale ne peut plus être exclusivement keynésienne. Même en admettant qu’un surplus de dépenses publiques puisse être nécessaire dans certains cas. Parce que les macro-solutions à l’échelle de toute la collectivité ne suffisent pas. Parce qu’il faut aussi des micro-solutions à l’échelle des individus. La dimension sociale de la république est, pour moi, directement liée à cette idée de non-reproduction sociale.

Le Manifeste pour un printemps républicain souligne que « La République s’incarne dans un double combat : pour l’émancipation de chacun et contre toutes les dérives, assignations ou discriminations identitaires ». Si nous souhaitons mettre en oeuvre cette « émancipation de chacun », nous allons devoir l’incarner en particulier au travers la mobilité sociale. Nous allons devoir trouver les moyens d’offrir à chacun la capacité de rompre le cercle vicieux où notre milieu d’origine conditionne strictement nos places actuelle et future dans la société.

Or l’émancipation, en tant que sortie des assignations — notamment sociales, se fait en particulier au travers du monde du travail. Et ce n’est pas dans les grandes entreprises qu’une telle émancipation a le plus de chances de se produire. Les grands groupes ont leurs propres logiques caractérisées dans tous les domaines par des lourdeurs souvent insurmontables. La progression professionnelle s’y déroule au travers de critères d’évolutions très classiques et assez rigides. A contrario, les petites et moyennes entreprises sont,elles, plus flexibles y compris dans les opportunités d’évolutions qu’elles offrent de fait à leurs employés qui se débrouillent le mieux dans leurs domaines d’interventions. A fortiori, la création d’entreprises est elle-même un vecteur d’émancipation et donc de non-reproduction.

Ainsi, une politique économique qui veut respecter les grands principes républicains devra favoriser les PME et la création d’entreprises, tous secteurs confondus. C’est dans ce segment de l’économie que sera mise en oeuvre la non-reproduction de la manière la plus efficace.

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